Depuis 6 à 9 mois, on observe une courbe ascendante autour du prix automobile. Une courbe trop ascendante et trop continue. Une courbe que n’apprécient guère les constructeurs. Certes, ils souhaitent conserver leur marge, mais ils ne laissent pas pour autant des prix si élevés de gaieté de cœur.
En effet, ils savent bien que des prix élevés ne sont pas attractifs pour le grand public. Ainsi, ce manque d’attractivité, installé dans le temps, détournerait trop durablement les acheteurs. D’un marché du neuf en émoi, ils se retourneraient alors vers le marché de l’occasion. Un marché qui a d’ailleurs connu sa meilleure année de l’histoire en 2021. Une année exceptionnelle qui avait poussé l’Etat à développer une plateforme dédiée aux occasions, Histovec.
Toutefois, les constructeurs doivent faire tourner des usines et occuper les emplois durables qu’ils ont consentis. Certes, les usines tournent au ralenti, mais elles tournent, et il faut payer les salaires.
Ce qui, paradoxalement, est plus compliqué au ralenti.
En effet, une usine qui tourne à plein régime fait baisser le coût unitaire de chaque véhicule produit à la chaîne. Tout comme elle s’octroie une force de frappe supplémentaire au moment de négocier les pièces, car elle achète ainsi en gros.
La flambée des prix des matières première se répercute sur le prix automobile
Mais la situation actuelle ne permet pas de garantir un fonctionnement à plein régime.
Les ventes de voitures neuves sont en berne. La pénurie de semi conducteurs qui perdure pose de nombreux problèmes de construction. Aussi, la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques avec la Russie jouent un rôle important dans ce contexte. En effet, de nombreux métaux minés en Russie, en Ukraine et en Chine sont utilisés dans la conception des semi-conducteurs.
Pour le coup, toutes les industries adjacentes sont touchées. D’abord l’énergie, à travers le gaz, le pétrole et l’électricité. Ensuite, l’automobile électrique, dont les prix explosent à peu près autant que les délais de livraison. Tout comme le plastique et l’acier d’ailleurs.
Enfin, on pourrait extrapoler à l’agroalimentaire avec l’huile notamment.
Pour parler chiffre, voici quelques modèles dont les prix ont évolué.
- La Renault Dacia Sendero a pris 350 euros en 2 mois.
- La BMW Série 1 coûte aujourd’hui 1 750 euros de plus que l’année dernière.
- Le prix 3008 qui croit de 250 depuis octobre.
Nous n’aurons pas abordé tous les modèles, mais cela nous paraît suffisant pour illustrer cette flambée du prix automobile. Flambée qui ne ravit personne, cela va sans dire.