Le marché auto européen avait connu quelques années complexes jusqu’ ici. Les effets du Covid sur les nouvelles immatriculations était marqué, mais on observait aussi une baisse structurelle de l’achat à neuf. La crise économique, la baisse du pouvoir d’achat ou encore les pénalités attribuées aux moteurs thermiques avaient progressivement fait baisser la taille du marché auto. Du marché automobile du neuf en tout cas.
La grande majorité du public et des consommateurs potentiels s’étaient alors tournés vers le marché de la seconde main. Le marché de l’occasion n’avait jamais encore atteint un tel niveau de volume et de valeurs de transactions. Sans être plus volatiles, les conducteurs recherchaient la confiance, et recherchaient les bonnes affaires.
Une aubaine alors pour l’occasion, qui voyait les véhicules prendre en valeur au fur et à mesure. Sans pour autant toucher les seuils des véhicules en sortie d’usine. Mieux encore, la dévaluation dès le premier kilomètre n’était plus aussi forte, et aurait presque rendu l’investissement rentable.
Les effets de cette situation ne se faisaient pas attendre chez les constructeurs. De nombreuses ingéniosités voyaient ainsi le jour. Plan de financement différé. développement du leasing (ou LOA Location avec Option d’Achat), déploiement de pans d’activité dédiés à la reprise et à l’occasion.
Un marché auto relancé par les aides et la transformation énergétique ?
Les constructeurs ne manquaient pas d’ingéniosité. Ainsi, le marché a valorisé ces efforts, se retournant ainsi vers les véhicules neufs. A l’échelle européenne, la vente de véhicules neufs a connu un boost de 3,4% par rapport à l’année précédente.
Bien que les volumes restent bas, considérant l’historique du marché, cette hausse nous laisse plein d’optimisme. D’autant que la France fait partie des bons élèves de cette statistique, avec un 3,8% d’amélioration.
Mais ces quelques mois d’améliorations sont l’arbre qui cache la forêt. Cette hausse n’est qu’un motif d’espoir, qui masque un marché en peine, regardant s’éloigner ses belles années.
Car malgré les efforts gouvernementaux pour relancer cette grosse industrie de la construction auto, et l’attractivité des néo modèles électriques, le tableau n’est pas tout rose. Les questions sur l’autonomie, la performance, l’assurance et l’approvisionnement demeurent. Des freins majeurs.
Le marché auto 2023 poursuivra-t-il cette relance, ou la pénurie de semi conducteurs (qui semble s’éterniser jusqu’à 2024) et les délais de livraison à rallonge, auront-ils raison des envies de neuf du grand public ?